
Procès de Roger Lumbala : Paris demande à Kinshasa la comparution de Jean-Pierre Bemba
Dans le cadre du procès visant l’ancien chef rebelle Roger Lumbala, la justice française a officiellement saisi les autorités congolaises pour obtenir la comparution de Jean-Pierre Bemba. Une demande qui relance l’attention autour de cette affaire sensible liée aux crimes présumés commis en RDC.
Le procès de Roger Lumbala, ancien chef du mouvement rebelle RCD-N et figure politique congolaise, connaît un nouveau rebondissement.
Selon des sources judiciaires, la justice française a officiellement saisi Kinshasa afin de solliciter la comparution de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République et actuel ministre de la Défense.
Cette démarche intervient dans le cadre des auditions complémentaires demandées par le parquet antiterroriste français, qui instruit depuis 2020 le dossier portant sur des crimes contre l’humanité présumés, attribués à l’ancien chef rebelle lors du conflit armé dans l’Est de la RDC.
« Paris souhaite entendre M. Bemba en tant que témoin clé dans les événements de l’époque », a indiqué une source proche du dossier.
Jean-Pierre Bemba, acquitté en 2018 par la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire relative aux crimes commis en Centrafrique, demeure une figure incontournable de la scène politico-militaire congolaise. Sa comparution pourrait permettre à la justice française de mieux établir les responsabilités durant la période où plusieurs groupes armés opéraient simultanément dans la partie orientale du pays.
La demande adressée à Kinshasa constitue également un test diplomatique, dans un contexte où les relations judiciaires entre la RDC et la France se renforcent mais restent sensibles.
Pour l’heure, le gouvernement congolais n’a pas encore communiqué officiellement sur la réponse qu’il entend donner à cette requête.
Le procès de Roger Lumbala, ouvert en France sur la base du principe de compétence universelle, vise notamment des faits de torture, enlèvements, violences sexuelles et exécutions extrajudiciaires attribués à son mouvement durant les années 2002-2003.
Cette nouvelle étape pourrait accélérer la procédure et orienter la suite des auditions, alors que plusieurs ONG attendent que la justice éclaire davantage les rôles joués par différents acteurs armés dans cette période sombre de l’histoire congolaise.





