
Félix Tshisekedi devant l’ONU : pas de vente aux enchères des ressources du Congo et appel à une paix durable dans l’Est
Devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le président Félix Tshisekedi a affirmé que la RDC ne mettrait pas ses ressources minières « aux enchères » et a réclamé des sanctions contre les responsables des crimes économiques, tout en soulignant que l’accord de paix avec le Rwanda reste incomplet tant que le soutien au M23 se poursuit.
Lors de son intervention à la 79ᵉ Assemblée générale de l’ONU, le 22 septembre 2025, le président congolais Félix Antoine Tshisekedi a abordé plusieurs enjeux majeurs touchant la souveraineté nationale, la paix, et le développement économique.
Voici les principaux points de son discours :
Il a affirmé que l’accord de paix signé à Washington avec le Rwanda « n’a pas apaisé les combats dans l’Est du pays », soulignant que les tensions persistent suite aux activités du groupe rebelle M23.
Malgré ses remerciements envers les États-Unis et la médiation de Donald Trump pour leurs efforts, il a fermement déclaré que la RDC ne vendra pas ses ressources minérales aux plus offrants : « we will not auction our mineral resources ».
Tshisekedi a mentionné les partenariats stratégiques déjà en place avec la Chine et ceux en cours de négociation avec les États-Unis, notamment dans les secteurs minier et énergétique.
Il a appelé la communauté internationale à imposer des sanctions strictes contre les responsables des crimes économiques liés à l’exploitation, à la corruption ou aux violations des droits de l’homme.
Il a également évoqué la nécessité d’un développement de la valeur ajoutée nationale dans les industries extractives, afin que le pays tire un meilleur avantage de ses ressources naturelles.
Sur le plan diplomatique, il a insisté sur la condition que le Rwanda cesse tout soutien au M23 pour que l’accord de paix soit pleinement effectif.
"La situation récente, évidemment, elle n'est pas reluisante, je dois vous l'avouer. Malgré la signature de l'accord de Washington entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, les choses n'évoluent pas vraiment sur le terrain.Mais parce qu'il faut que vous compreniez pourquoi, en fait, le Rwanda, qui a reçu une pression grâce à cet accord de Washington dans lequel il s'est engagé, a continué à travers ses supplétifs du M23 à faire ce pour quoi d'ailleurs il a été sanctionné. "C'est une guerre économique"
Aujourd'hui, le Rwanda fait semblant d'avoir retiré ses troupes, mais en réalité, les troupes rwandaises continuent d'être présentes sur le sol congolais et d'appuyer les supplétifs du M23.
L'AFC/ M23 n'est qu'une émanation de la volonté du Rwanda.La preuve, dans les discussions en ce moment à Doha, il suffit qu'on fasse pression sur le Rwanda pour que les représentants de l'AFC/ M23 avancent dans les discussions. Donc, c'est vous dire qu'ils ont toujours ce cordon ombilical qui les lie au Rwanda et de qui d'ailleurs ils dépendent totalement militairement, financièrement et autres.
Le cessez le feu tarde encore parce que justement de ce coté là, le Rwanda sait très bien que si ça se conclut, ce serait vraiment le début de la fin de ses exactions en République démocratique du Congo.
Cette guerre n'a aucun soubassement politique ou autre. C'est une guerre économique qui nous est imposée pour le pillage de nos ressources naturelles, c'est ça la raison, la vraie, pour laquelle le Rwanda a mis tant d'énergie à déstabiliser l'est de la République démocratique du Congo".