
La CENCO s’indigne de la condamnation à mort de Joseph Kabila, qu’elle juge contraire à l’Évangile et à la cohésion nationale
La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a exprimé ce lundi son indignation après la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila par un tribunal militaire. Dans un communiqué relayé par Radio Okapi, l’Église catholique estime que cette décision va à l’encontre de l’esprit de l’Évangile et risque de fragiliser davantage la cohésion nationale.
Dans sa déclaration, la CENCO rappelle que la peine de mort est incompatible avec la doctrine chrétienne, fondée sur le respect de la vie humaine et la miséricorde.
« L’Église catholique s’oppose à toute forme de peine capitale. Même pour les crimes les plus graves, la justice doit viser la réhabilitation, non la vengeance », souligne le communiqué signé par le Secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole.
Les évêques appellent à une justice impartiale, équitable et respectueuse de la dignité humaine, insistant sur la nécessité de juger selon la vérité et non selon des considérations politiques.
La condamnation de Joseph Kabila, rendue par un tribunal militaire à Kinshasa, repose sur des accusations de trahison et de crimes de guerre, notamment sa présumée collaboration avec le groupe rebelle AFC-M23.
Cette décision, prononcée par contumace, a suscité une vive controverse sur la scène nationale et internationale. Plusieurs voix, tant politiques que religieuses, y voient une démarche susceptible d’envenimer le climat politique.
La CENCO exhorte toutes les institutions de la République à privilégier le dialogue, le pardon et la réconciliation comme voies de sortie durable des crises.
« Le Congo a besoin d’unité, pas de divisions. La justice doit être un instrument de paix, non d’exclusion », peut-on lire dans le texte de la CENCO.
Les évêques rappellent également que la République Démocratique du Congo traverse une période cruciale, marquée par des tensions politiques et sécuritaires, et qu’il est urgent de rétablir la confiance entre les citoyens et leurs institutions.
Depuis plusieurs années, la CENCO plaide pour :
- l’abolition de la peine de mort,
- la réforme du système judiciaire,
- et la promotion d’une justice réparatrice centrée sur la dignité humaine.
Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de son rôle de médiateur moral et de veille citoyenne en République Démocratique du Congo.
Plusieurs organisations de défense des droits humains ont salué le courage moral de la CENCO. D’autres appellent le gouvernement à ouvrir un débat national sur l’abolition de la peine capitale.